Dans le Schéma Directeur de l’Assainissement (SDA), la station d’épuration de Moulin-Grimaud a été qualifiée de « vieillissante ». En effet, les ouvrages construits et mis en service dans les années 1970 et 1980 arrivent pour leur majorité en fin de vie, et présentent de nombreuses difficultés techniques contraignant l’exploitation. Par ailleurs, la station a été déclarée non conforme en 2019 puisqu’au regard des différents aléas, et compte tenu de la surcharge hydraulique chronique de l’installation, une partie des volumes reçus n’est traitée que partiellement avant rejet. Le délai de réalisation constitue alors un des enjeux principaux du projet pour contrer rapidement les risques de pollution en cas de surcharge hydraulique.

La qualité des habitats de la rivière Yon se dégrade de l’amont vers l’aval, par le manque d’oxygénation du milieu et par les pollutions accidentelles de type industriels ou déversement d’eaux usées, chroniques en raison des rejets d’effluents domestiques et agricoles. En effet, la qualité de l’eau dans l’Yon est principalement menacée par ces pollutions qui impactent la vie piscicole et,  par extension, l'ensemble des usages. Le renouvellement et l’amélioration des performances épuratoires des STEP doit alors permettre d’améliorer la qualité des rejets et de participer à la restauration de l’état écologique des eaux de l’Yon.

La station d’épuration de Moulin-Grimaud a été construite pour une capacité initiale de 40 000 équivalents-habitants (EH). Au fil de ses aménagements, elle a atteint les 83 300 EH et apparaît aujourd’hui comme sous-dimensionnée. Les installations ne sont plus adaptées aux aléas hydrauliques et aux surcharges en période hivernale. Un bilan des apports supplémentaires a été réalisé à moyen et long terme sur le territoire de l’agglomération, en tenant compte de l’attractivité économique et de l’évolution démographique de l’ensemble du territoire. A ce stade, la capacité nominale de la future station d’épuration est alors de 120 000 EH, extensible à 160 000 EH. Par ailleurs, la charge nominale hydraulique, actuellement de 12 000 m³/j, devrait atteindre 48 000 m³/j. Ce futur dimensionnement hydraulique, ainsi que les performances épuratoires attendues pour cette nouvelle station d’épuration à La Roche-sur-Yon assureraient une diminution significative des pollutions accidentelles du milieu naturel et participerait activement à la restauration de l’état écologique de l’Yon.

En tant qu’autorité organisatrice, La Roche-sur-Yon Agglomération doit répondre au principe de continuité, c’est-à-dire la nécessité de répondre aux besoins d’intérêt général sans interruption. Dans le cas d’une station d’épuration, la difficulté est qu’il n’est pas possible de renvoyer le flux – même provisoirement – vers un autre équipement ou même de stocker ce flux plus de quelques heures compte tenu des volumes en jeu. Par ailleurs, l’arrêt de la station d’épuration impliquerait une augmentation du risque environnemental et sanitaire. Compte tenu de l’ampleur des travaux à réaliser, construire la future station d’épuration sur un autre site, plutôt que d’améliorer la station actuelle de Moulin-Grimaud, permet de garantir au mieux la continuité du service public d’assainissement durant la phase chantier.

La construction d’une nouvelle station d’épuration à La Roche-sur-Yon doit permettre de disposer d’infrastructures conformes à la réglementation en vigueur et à ses évolutions probables, en particulier en termes de normes de rejet, de micropollution, de bactériologie, de production d’énergies renouvelables et de destination des boues.

Pour aller plus loin: Les grandes lignes de la réglementation relative à l'assainissement

Le projet vise également à proposer une solution pérenne pour la gestion des boues d’épuration à l’échelle de l’Agglomération, au regard des enjeux réglementaires actuels et à venir. La nouvelle station d'épuration communautaire doit également permettre de contribuer aux efforts du territoire pour la réduction des gaz à effet de serre et la production d’Energies Renouvelables (EnR) prévus dans le Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) de l’Agglomération. Le projet de construction représente alors une opportunité pour mettre en place un procédé de production de biométhane.